Cher toi,
Aujourd’hui, Clélia va prendre une décision qui va tout changer. Plongeons ensemble dans cet épisode où tout bascule..
🎙️ Nouvelle capsule
Qu'est-ce qui fait que certains moments sont "les bons" pour changer ? Est-ce le fruit du hasard ou une alchimie subtile entre notre biologie, notre système et le timing ?
L’éclairage du jour : l’alchimie du changement
À ce moment de notre saga de l’Avent, Clélia se trouve à un carrefour de sa vie. Depuis quelque temps, elle cumule un mal-être professionnel, un secret familial pesant et des rôles relationnels qui l’étouffent. Rien de spectaculaire ne se produit au premier regard, et pourtant, sous la surface, tout bouillonne : des tensions s’accumulent, un malaise s’installe, et une “mise à pied” professionnelle inattendue va agir comme un détonateur.
Si l’on observe attentivement son parcours, on découvre la mécanique intime du changement, un processus complexe qui mobilise notre biologie, nos relations, notre contexte et notre capacité à saisir le moment opportun (le “kairos”).
🧠 Neurobiologie : de la résistance à la maturation Interne
Ton cerveau est un paradoxe vivant. Représentant 2% de ta masse corporelle, il consomme 20% de ton énergie au repos. Cette gourmandise énergétique induit également son deuxième trait distinctif : il extrêmement paresseux.
Ta résistance au changement trouve donc racine dans ta biologie. En effet, ton cerveau préfèrera toujours rester sur le canapé que d’aller faire du sport ou faire un effort intellectuel.
L’étude réalisée par Todd Vogel en 2020
Les participants devaient choisir entre deux options : réaliser un exercice demandant de la concentration ou recevoir une légère sensation de brûlure sur le bras. Plus l'exercice de concentration était exigeant, plus les participants préféraient... la douleur physique ! Cette expérience démontre à quel point notre cerveau cherche à économiser son énergie, quitte à préférer une souffrance physique à un effort cognitif important.
Cette inertie de nature est la raison pour laquelle tu peux tolérer longtemps une situation inconfortable : ton esprit sait ce qu’il perd, pas ce qu’il gagne.
Pourtant, en arrière-plan, une maturation s’opère. Petits signaux internes, émotions réprimées, frustrations récurrentes : tous ces indices s’accumulent. Petit à petit, la tension monte, jusqu’à ce que le point de bascule se présente. C’est ce moment où ta résistance cède la place à la nécessité d’agir.
👨👩👦👦 Dimension systémique : quand l’équilibre devient prison
Tu ne vis pas dans le vide. Ton entourage, tes collègues, ta famille, ton contexte professionnel : tout cela forme un système et selon l’École de Palo Alto, chaque système - et la famille en fait partie - recherche l’homéostasie.
Toutefois, cette volonté de vouloir à tout prix garder l’équilibre, “sauver les apparences”, peut devenir toxique. Chez Clélia, le “secret” agit comme un pilier silencieux de cet équilibre. Même toxique, il offre une forme de stabilité. Toute remise en question de ce secret défie le statu quo.
Au fil du temps, des schémas relationnels se répètent : conflits récurrents, incompréhensions, rôles rigides. Ils constituent le “filet” invisible qui maintient le système en place. Clélia perçoit la lourdeur de ces relations, mais hésite à les redéfinir, craignant d’aggraver la situation. Comme on l’a vu, dans une famille, chacun occupe une fonction tacite : le conciliateur, le rebelle, le gardien du secret. Le changement réel implique une redéfinition de ces rôles, parfois douloureuse. C’est justement, quand Clélia s’émancipe de son rôle figé, qu’elle décide de jouer une nouvelle partition qu’elle remet en cause toute la dynamique familiale.
En effet, il est important de faire la différence entre le changement 1 et le changement 2 :
- changement 1 : ne modifie que quelques éléments de surface. Par exemple, tu changes d’itinéraire pour aller au travail, réorganises ton emploi du temps, ajustes une habitude ici ou là. Ces micro-ajustements peuvent améliorer légèrement ta situation, mais sans toucher au cœur du problème. C’est comme repeindre un mur fissuré sans régler la structure sous-jacente.
- changement 2 : implique une transformation en profondeur les règles du jeu. Plutôt que d’ajuster la façade, tu revois l’architecture tout entière. Cela peut vouloir dire changer de métier, réévaluer tes relations, remettre en question tes croyances, ou renégocier tes rôles familiaux. Tu passes d’un simple rafistolage à une véritable reconfiguration identitaire.
🔥Le kairos : saisir le bon moment
Les Grecs distinguaient deux types de temps :
- chronos : le temps qui passe, linéaire et implacable
- kairos : le moment opportun, cette fenêtre parfaite où tout s'aligne
Le “kairos” est ce moment où tes ressources internes, des soutiens externes et une opportunité concrète s’alignent. Dans l’histoire de Clélia, une crise professionnelle, le soutien de personnes clés, et l’urgence de régler un secret familial se combinent.
Sans ce kairos, tu peux rester des années dans un statu quo inconfortable.
Avec le kairos, un geste jusque-là impensable devient soudain envisageable. Ce n’est pas un hasard, c’est un alignement. Ton job, ton environnement et ta maturité interne convergent, créant une brèche où le changement (et plus précisément le changement 2) est possible.
💁🏽 Le paradoxe du changement : accepter pour avancer
Contrairement à ce que tu pourrais croire, tu ne changes pas en te forçant à être quelqu’un d’autre, mais en acceptant pleinement qui tu es, ici et maintenant. Cette idée, développée par Arnold Beisser, veut dire que tant que tu luttes contre ta réalité, tu gaspilles ton énergie. Quand tu admets la situation sans filtre, ni déni, tu dégages un nouvel espace pour explorer d’autres options. L’acceptation véritable agit comme un levier, une plateforme stable à partir de laquelle tu peux envisager des transformations durables.
On ne peut cueillir le fruit d’une transformation durable qu’à partir du terreau de la réalité présente. En “devenant pleinement soi”, on se donne la possibilité d’évoluer vers ce que l’on aspire à être, sans se perdre dans une injonction autoritaire au changement.
✅️ Facteurs essentiels pour un changement durable
Pour qu’un changement profond s’ancre vraiment dans ta vie, plusieurs conditions sont nécessaires :1. clarté interne : comprends d’où vient ton malaise, nomme-le, reconnais-le ;2. ressources internes et externes : appuie-toi sur tes qualités, tes compétences, tes valeurs, mais aussi sur des alliés (proches, mentors, coachs) ; 3. timing (kairos) : sois attentif aux signaux externes et quand une opportunité se présente, ne la laisse pas filer ; 4. passage au changement 2 : va au-delà de simples ajustements et pose-toi les questions difficiles, réorganise ton système.5. acceptation et engagement : accepte ce qui est, puis engage-toi pleinement dans le processus, sans te contenter d’une demi-mesure.
🎯 À toi de jouer : active tes leviers du changement
Tu as désormais une bonne idée de l’alchime du changement : qu’est-ce qui fait tu résistes et quels sont les leviers pour l’activer. Le but n’est pas seulement de savoir, mais d’agir. Vois ces exercices comme un premier pas.
1. Ici et maintenant (5 minutes)
Prends une feuille, respire profondément et note immédiatement :
- Une tension que tu ressens dans ton corps MAINTENANT
- Une situation qui te préoccupe ACTUELLEMENT
- Une émotion que tu portes EN CE MOMENT
2. Ton système (5 minutes)
Sans réfléchir, écris :
- 3 personnes qui comptent sur toi
- 2 rôles que tu joues (dans ta famille/au travail)
- 1 personne qui pourrait te soutenir
3. Ton kairos (5 minutes)
Réponds spontanément :
- Un signal qui se répète ces derniers temps
- Une opportunité qui se présente maintenant
- Un soutien inattendu qui émerge
Cet exercice n'est pas anodin. Il active trois leviers essentiels du changement :
- l'écoute de ton corps et de tes émotions,
- la conscience du système qui t’entoure,
- l'attention aux opportunités qui émergent.
Comme Clélia l'expérimente aujourd'hui, le changement n'est pas qu'une décision rationnelle : c'est une alchimie entre notre corps qui sait, notre système qui bouge, et le timing qui s'aligne.
La clé n'est pas de forcer le changement, mais de reconnaître quand il est déjà là, attendant d'être accueilli. Et n'oublie pas : parfois, ce qui semble être une crise est en réalité une porte qui s'ouvre.
Si tu as des questions ou des choses à me partager, il te suffit de répondre directement à ce mail.
À demain pour la suite de l’aventure !
Excellente journée,
Hélène
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